MULETS & MULETIERS

LE MULET

Le mulet se repose. Il attend son maître et la mission prochaine qui va lui être confiée. Il attend la charge que l’on va poser et ajuster sur son dos. Il est né pour cela : porter, transporter, servir l’homme. Dans la douceur de son regard, on peut lire l’alliance qu’il a signée avec lui.
Gratitude
Pour contenir le fromage, des caissons sont fixés sur le bât du mulet :
 lè chtrubè chon fikchâyè chu le bâ dou mulè.
Le muletier marche devant. Il tient souplement la bride qui le relie à son compagnon.
L’équipage barlatè
L’animal donne le « la », la juste mesure de la cadence. Le pied sûr et le rythme lent, il avance au pas, dicté par les difficultés du chemin. La force, la résistance et la rusticité de ses gènes font du mulè le virtuose des sentiers escarpés.
Ils sont le lien
Ensemble, ils expriment toute la noblesse de la tâche au service d’une vie alpestre authentique. Le muletier et son mulet relient les hommes, la montagne et la plaine dans un esprit respectueux de la nature.
Ils ne font qu’un
Unis par le souffle et portés par le silence, leurs mouvements sont comme la trajectoire d’une étoile et le lien les unissant comme une constellation sur le chemin qui les porte.
Ils rendent hommage
À la terre, aux armaillis d’altitude, aux bergers, aux anciens qui ont tracé le chemin. Ensemble, ils poursuivent l’œuvre. Ici, pas de folklore, mais l’amour d’un labeur pratiqué avec simplicité, ardeur et bienveillance.

Denise Sonney